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Festival International du Film de Moscou

Berlin et Cannes n’ont qu’à bien se tenir !

 

Cinéphiles, curieux ou dilettantes, ne manquez pas le 25ème festival du film de Moscou, le moment fort de la saison. Ici comme ailleurs, les ingrédients sont au rendez-vous : stars, hommages, compétition, fêtes et des milliers de kilomètres de pellicule.

 

On pourra courir les autographes de Gina Lollobrigida, à qui sera rendu un hommage spécial, et de nos Fanny Ardant et Sophie Marceau nationales. Côté réalisateurs, François Ozon (tout spécialement apprécié à Moscou) et le brillantissime Peter Greenaway apportent un soutien bienvenu au festival. Les organisateurs laissent entendre que d’autres invités de marque surgiront à l’improviste. Connaissant l’impréparation notoire du festival de Moscou, on se doute que le suspense cache surtout une nécessaire prudence. Nicole Kidman aurait du amener l’inévitable parfum Hollywoodien, mais… sans doute était-ce trop demander.

 

19 films concourent devant un jury composé de 7 personnalités présidé par Serguei Bodrov (Le prisonnier du Caucase, Est-Ouest), dont Ken Russell et Mika Kaurismaki,. Moscou propose un festival on ne peut plus ouvert avec des films venant de Colombie, d’Iran, du Brésil, du Japon, et naturellement d’Europe. Notons la présence dans la sélection officielle du film de Valeria Bruni-Tedeschi « Il est plus facile pour un chameau… » sorti il y a deux mois en France.

 

La position du festival de Moscou en fin de saison pose problème, car Berlin, Cannes et Venise ont déjà attrapés pas mal de bons films dans leurs filets. La sélection officielle ne présente pas de films à grand potentiel commercial, mais cela ne signifie pas que les films soient d’ennuyeux pensums. Ceux qui ont vu l’année dernière Kukushka, Hotel, Japan ou Blue me comprendront.

 

Pour le simple spectateur, ce festival est une aubaine puisque tous les films sont présentés au grand public dans des grandes salles, et hormis quelques séances très médiatisées, il devrait y avoir largement de la place pour tout le monde. Nombre de ces films ne seront visible à Moscou qu’à cette occasion, hélas, alors profitez-en ! Les distributeurs russes en effet ne font pas beaucoup d’effort pour sortir les films à faible potentiel commercial. Autre raison de profiter du festival : les films sont tous en VO sous-titrée en anglais et avec traduction en russe au casque. Quel plaisir d’avoir le choix ! Les cinéphiles, russes ou étrangers, ont trop souvent le déplaisir de voir un chef d’œuvre massacré par un doublage digne d’un soap-opéra brésilien.

 

En dehors du concours officiel, le festival recèle des sélections parallèles… parfois plus intéressantes encore. Sous les noms d’ « Euphorie », « 8½  », « grands espoirs » et autres, 130 films sont projetés. Une vraie orgie ! Aucune chance de s’y retrouver si on n’est pas spécialiste. Les amateurs de Gina Lollobrigida ont leur rétrospective, tout comme les connaisseurs d’André Delvaux, grand cinéaste belge qui s’est éteint l’année dernière.

 

Quelques films ne doivent pas échapper à votre attention. « Le Temps du Loup » du sulfureux autrichien Michael Haneke avec Béatrice Dalle et Isabelle Huppert. Un autre film qui fait beaucoup couler d’encre, c’est « Dogville » de Lars von Trier avec Nicole Kidman. Enfin le brillant duel opposant Ludivine Sagnier à Charlotte Rampling : « Swimming Pool » de François Ozon. Et enfin le dernier film foufoufou de Greenaway intitulé « The Tulse Luper Suitcases, Part 1. The Moab Story ». Il y a de quoi faire une sérieuse indigestion, certes, mais après des mois de jeûne dus au règne sans partage des « blockbusters » américains, nos yeux affamés méritent bien ça.

 

Le festival a depuis longtemps une orientation profondément cinéphilique, et au fond,  les stars comme le business y sont secondaire. Un paradoxe quand on connaît le goût du grand chef Mikhalkov pour le show business et les intrigues politiques.

 

Moscou est bien loin de Cannes. Mais doit-on s’en plaindre ? Moins de fêtes huppées – beaucoup moins ! -  moins de stars, moins de médias et de hordes de fans hystériques. Mais… ici au moins, les salles sont accessibles, le billet n’est pas cher et la programmation est d’un excellent niveau.

 

Le programme n'étant pas prêt au moment notre bouclage, nous vous conseillons de consulter www.miff.ru ou au Tél. 917-24-86