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Le groupe russe
Benzo, mené par Richard Norvil, un vieux routier de la musique
expérimentale russe, a présenté son nouveau projet, avec l'aide d'un
jeune multi instrumentiste. Le duo a joué assez peu de temps et semblait
encore en période de rodage.
Deuxième groupe
russe, F.R.U.I.T.S, le duo composé d'Alexeï Borisov et de Pavel
Jagun, a délivré un concert intense, avec de puissants rythmes, un
déploiement d'énergie et d'inventivité remarquable. Le son a beaucoup
évolué par rapport au bizarre et anachronique album "Jakuzi"
sorti l'année dernière sur le label Exotica.
C'était un ouragan sonore bruitiste et simultanément nuancé, construit
et évolutif.
On passe aux
Autrichiens du label Laton,
invités par Alexei Borisov pour l'occasion :
Alois
Huber, caché derrière ses machines, a joué une musique assez
conventionnelle, de type electronica, parfois avec des rythmes vaguement
breakbeat, mais le plus souvent sans pulsation. Assez ennuyeux au bout
d'un moment, sauf le final où Huber nous a gratifié d'un long son
infrabasse très puissant qui a comprimé les tympans de l'assistance. On
se croyait dans un avion d'Aeroflot.
Pomassl,
éminent acteur de la scène électronique autrichienne, joue une musique
plus minimaliste et avant-gardiste. Pomassl a une prédilection pour les
registres extrêmes, aigus et graves, et les sons itératifs.
Excellent.
Pour finir,
Philipp Quehenberger a créé l'évènement surtout par son jeu de scène
et le côté Rock'n'Roll de sa performance. Avec une allure de loubard des
banlieues, déguigandé et nonchalant, Philipp Quehenberger balance un son
franchement bruitiste et brutal, avec des boucles rythmiques appuyées.
Une dimension kinesthésique pas désagréable après 2 heures de musique
cérébrale. Philipp Quehenberger s'agite beaucoup, fixe le public des
yeux et écrase des clusters sur son clavier. Un peu d'engagement physique
relève le plat souvent fade visuellement des musiques
électroniques.
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