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F.R.U.I.T.S casse la baraque et invite trois autrichiens parasiteurs

Centre Dom

16.11.2002

Benzo (Russie)

F.R.U.I.T.S (Russie)

Pomassl (Autriche)

Alois Huber (Autriche)

Philipp Quehenberger (Autriche)

Le groupe russe Benzo, mené par Richard Norvil, un vieux routier de la musique expérimentale russe, a présenté son nouveau projet, avec l'aide d'un jeune multi instrumentiste. Le duo a joué assez peu de temps et semblait encore en période de rodage. 

 

Deuxième groupe russe, F.R.U.I.T.S, le duo composé d'Alexeï Borisov et de Pavel Jagun, a délivré un concert intense, avec de puissants rythmes, un déploiement d'énergie et d'inventivité remarquable. Le son a beaucoup évolué par rapport au bizarre et anachronique album "Jakuzi" sorti l'année dernière sur le label Exotica. C'était un ouragan sonore bruitiste et simultanément nuancé, construit et évolutif. 

 

On passe aux Autrichiens du label Laton, invités par Alexei Borisov pour l'occasion : 

Alois Huber, caché derrière ses machines, a joué une musique assez conventionnelle, de type electronica, parfois avec des rythmes vaguement breakbeat, mais le plus souvent sans pulsation. Assez ennuyeux au bout d'un moment, sauf le final où Huber nous a gratifié d'un long son infrabasse très puissant qui a comprimé les tympans de l'assistance. On se croyait dans un avion d'Aeroflot.

 

Pomassl, éminent acteur de la scène électronique autrichienne, joue une musique plus minimaliste et avant-gardiste. Pomassl a une prédilection pour les registres extrêmes, aigus et graves, et les sons itératifs. Excellent. 

 

Pour finir, Philipp Quehenberger a créé l'évènement surtout par son jeu de scène et le côté Rock'n'Roll de sa performance. Avec une allure de loubard des banlieues, déguigandé et nonchalant, Philipp Quehenberger balance un son franchement bruitiste et brutal, avec des boucles rythmiques appuyées. Une dimension kinesthésique pas désagréable après 2 heures de musique cérébrale. Philipp Quehenberger s'agite beaucoup, fixe le public des yeux et écrase des clusters sur son clavier. Un peu d'engagement physique relève le plat souvent fade visuellement des musiques électroniques.