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Saison 2002-2003 du Bolchoï  
   

L’inauguration d’une deuxième scène, le retour de trois œuvres majeures longtemps absentes du répertoire et l’invitation de 9 compagnies d’opéra et de ballet étrangères figurent parmi les principaux événements de la saison 2002-2003 du Bolchoï.

 

La saison s’est ouverte avec une nouvelle production du dernier opéra de Puccini, Turandot, ce qui est également un fait exceptionnel puisque la saison du Bolchoï s’ouvre traditionnellement avec « Ivan Soussanine », l’opéra patriotique de Glinka. La mise en scène de Turandot a été confiée à l’américaine Francesca Zamballo dont on connaît bien le travail à Bastille dans Salammbô entre autre.

 

La fermeture partielle pour travaux de rénovations, annoncée depuis bien longtemps, semble une nouvelle fois repoussée à l’été suivant. La direction lutte pour trouver un compromis qui permettrait au Théâtre de fonctionner pendant 7 mois normalement, avec 5 mois de fermeture annuelle en été et une deuxième scène pour consoler les mélomanes.

 

Pourquoi les travaux sont-ils indispensables ?

Fondée en 1776, le théâtre russe a besoin d'être rénové qu'il s'agisse de sa gestion ou de l'équipement des ateliers qui n'a pas été remplacé depuis le début du siècle.

Le théâtre dont le fronton porte toujours l'emblème communiste de la faucille et du marteau, n'a subi que des rénovations partielles et montre des signes de vieillissement.

Les travaux de rénovation doivent permettre d'installer de nouveaux moyens techniques pour réaliser des mises en scènes compliquées aussi bien qu'élargir les salles de répétition.

 

Le Théâtre du Bolchoï est l’une des compagnies théâtrales les plus anciennes et les plus connues d’Europe. Sa création remonte au XVIII° siècle et le théâtre que nous connaissons aujourd’hui - oeuvre de l’architecte Albert Cavos - date de 1856. Grâce à une conception originale et aux matériaux utilisés, le Bolchoï offre une remarquable acoustique et figure parmi les plus belles salles d’opéras du monde. Au cours des siècles, le bâtiment a pourtant dû faire face à bien des menaces et il montre des signes de vieillissement: les pilotis en chêne sur lesquels il repose ont commencé à pourrir, la dernière rénovation du système électrique a eu lieu en 1935 et la plupart des structures métalliques datent de 1870. Le Bolchoï a besoin d’effectuer des travaux très lourds à un moment où - changement d’environnement économique oblige - les subventions de l’Etat se raréfient. L’installation électrique n’a pas été changée depuis les années 40 et le coût total de la rénovation avoisinerait les 300 millions d’Euros.

 

Hormis Turandot, les nouvelles productions comprennent deux incontournables du répertoire opératique russe. Snegourotchka, de Rimsky-Korsakov, est prévu pour Novembre sous la direction de Nikolaï Alexeïev, un jeune chef pétersbourgeois brillant mais controversé. L’autre grand classique, Rouslan et Ludmilla de Glinka, sera présenté en avril sous la direction du directeur musical du Bolchoï Alexander Vedernikov.

 

La deuxième et nouvelle scène du Bolchoï dont tout le monde à Moscou attend impatiemment l’ouverture, n’ouvrira que vers la fin de l’année 2002, la direction du théâtre n’étant pas capable – comme bien souvent – de donner une date précise. Cette salle se situe dans un autre bâtiment à environ 50 m du Bolchoï. La salle est plus petite : 1000 places contre 2500 pour la grande scène. La première œuvre donné sur cette nouvelle scène sera le Rake’s Progress de Stravinsky. Pas vraiment un classique russe puisqu’il a été composé en Californie sur un livret en langue anglaise.

 

Deux mois plus tard, la nouvelle scène présentera une nouvelle chorégraphie d’un ballet de Dmitri Chostakovitch, « le rayon limpide », une œuvre dont le sujet porte sur la ville d’une ferme soviétique après la collectivisation. Lors de la première en 1935, le ballet avait suscité quelques objections des autorités, qui n’avaient bien entendu rien à voir avec la musique. La chorégraphie a été confiée à Alexei Ratmansky, considéré unanimement comme le chorégraphe le plus excitant de la jeune génération.

 

Roland Petit, dont « La Reine de Pique » a connu un succès retentissant la saison passée, revient en février pour monter sa fameuse « Notre Dame de Paris », qui n’a heureusement pas grand chose à voir avec la non moins fameuse comédie musicale importée de France et actuellement présentée à quelques centaines de mètres au Théâtre d’Opérette.

 

Mozart va revenir sur la scène principale du Bolchoï après une longue absence sous la forme d’un Cosi Fan Tutte en provenance du Marinsky de Saint-Pétersbourg, dans une mise en scène de Walter Le Moli.

 

 

Parmi les théâtres invités figure également l’Opéra de Varsovie avec en décembre avec un « Eugène Onéguine » et « Straszny Dvor », un opéra connu en France comme « Le Manoir Hanté » du compositeur polonais Stanislav Moniuszko. La troupe du Théâtre d’Opéra et Ballet d’Erevan offrira une performance de « Norma », enfin l’Opéra National de Lettonie présentera « Aida » et « Alcina ».

 

Petite anecdote :

Une bombe découverte derrière le Bolchoï en juin 2002

Un technicien du Bolchoï a fait une découverte surprenante et explosive dans la cours du bâtiment le 7 juin. Il s’agit selon toute vraisemblance d’une mine datant de la 2ème guerre mondiale. Les autorités lors de la bataille de Moscou en 1942 avaient utilisé le Bolchoï pour entreposer des munitions. Les allemands étaient au courant mais on confondu sans doute avec le conservatoire de Moscou qu’ils ont abondamment bombardé alors que le Bolchoï a peu souffert du siège.

Quoi qu’il en soit le technicien ne s’est pas livré à ces analyses hasardeuse et a immédiatement prévenu les autorités compétentes. L’objet a été désamorcé sans encombres.