Direction musicale : Jacek Kaspszyk
Mise en scène : Mariusz Trelinski
Chorégraphie : Emil Wezolowski
Décors : Boris F. Kudlicka
Costumes : Magdalena Teslawska
Lumières : Felice Ross
Tatiana : Lada Biriucov
Olga : Anna Lubanska
Oneguine : Marcin Bronikowski
Lensky : Adam Zdunikowski
Gremine : Rafal Siwek
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Le 20 décembre 2002
Il est bien téméraire de venir à Moscou présenter un
Eugène Oneguine étranger. Il semble que cette témérité n’ait pas été tout
à fait justifiée dans le cas présent…
Le parti pris du metteur en scène Trelinski de figer
l’action dans une dimension intemporelle a fortement nuit à la dynamique
dramaturgique. Un acteur présent en permanence sur scène incarne l’âme d’Oneguine,
fatiguée, résignée et mortellement lasse. Mais tout les personnages
semblent gagnés par cette tristesse et restent désespérément statiques, ce
qui est particulièrement pesant dans le premier acte. Dans des décors dont
la sobriété ne fait rien ressortir d’autre qu’une stylisation un peu
prétentieuse, seul le deuxième acte apporte un souffle dramatique. La
scène du bal où les convives sont affublés d’inquiétants masques rouges de
loups présente une chorégraphie très réussie.
Agnieszka Zwierko (Tatiana) possède une voix de
soprano dramatique impressionnante, trop peut-être. On ne sent pas dans sa
voix la fragilité du personnage, ni dans son physique androgyne. Marcin
Bronikowski (Oneguine) a un très beau timbre, sombre et expressif. Lada
Biriucov (Olga) n’a pas du tout le physique et manque désespérément de
charme. Sa voix lourde sombre plus souvent dans la vulgarité que dans
cruauté féminine du personnage. Adam Zdunikowski (Lensky) est le seul a
incarner vraiment son personnage, aussi bien vocalement que
dramatiquement. Il le fait avec talent et sensibilité. Rafal Siwek (Gremin)
était très correct.
Pour les moscovites, une visite au
Helikon s'impose, pour jouir d'une
mise en scène ébouriffante et d'une excellente distribution pour Oneguine.
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