Films
russes sortis en 2002 à Moscou |
Titre & réalisateur |
Commentaires |
L’Arche russe russky kovcheg de Sokourov |
L’histoire russe
en une seule prise
L’arche
russe, film d’Alexandre Sokourov, réalise l’exploit de filmer un
extraordinaire périple dans le temps, du passé tumultueux de la Russie
jusqu'à nos jours, en un seul plan-séquence à travers le musée de l’Ermitage
à Saint-Pétersbourg. Suite... |
Chic de Bachtier Khoudoïnazarov |
Flambeurs sans le sou
Dans une petite ville de Crimée en bord
de mer, 3 copains désoeuvrés font les 400 coups et rêvent de la grande vie.
Premier objectif : un costard rayé pour faire nouveau riche. Un pavé dans la
vitrine ne fait pas l’affaire, mais à force de combine, nos 3 amis font main
basse sur l’objet du désir. Ils se l’échangent au gré de leurs rendez-vous
amoureux plus ou moins aboutis. Chacun est empêtré dans une situation
familiale oscillant sans cesse entre le tragique et le cocasse, culminant
lors d’une explication entre père et fils arrosée d’absinthe.
Pas misérabiliste, plutôt fantaisiste,
le film montre capture admirablement l’atmosphère de ce petit port de
Crimée, très coloré et vivant. Habité par un esprit typiquement « mer
noire », où l’humour échevelé frise l’absurde, Chic est bien plus proche des
derniers films de Iosselani que du cinéma russe actuel. Les 3 jeunes acteurs
sont presque des débutants, et s’ils surjouent parfois un peu, cela n’enlève
presque rien au charme de ce film. « Chic », une production
italo-franco-germano-russe, a été sélectionné dans la catégorie « Panorama »
du festival de Berlin. |
Le Cœur de l’ours Serdsa medveda |
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En mouvement de Philippe
Yankovski |
clip modasse plein d'effets et de vide
Beau ratage pour ce 1er film du fils de
l'immense acteur Oleg Iankovski. Histoire d'un paparazzi peu sympathique partagé
entre son besoin de pureté, d'amour pour une jeune femelle "saine" et sa vie
de sucker entouré de suckers. Nouveaux riches, hypocrites, assassins,
crétins, que notre héros n'arrive pas à éviter tant il est au fond en pleine
communion avec eux. Et le réalisateur aussi, qui montre tellement de
complaisance à filmer ce monde qu'on en déduit qu'il éprouve une grande
satisfaction à 'en faire partie. Mal joué, mal filmé et ennuyeux. |
L’Etoile
de Nikolaï Lebedev |
Les rouges reviennent !
Une équipe d'éclaireurs de l'armée rouge s'engage dans une
mission sans retour contre les nazis. Du courage, de la violence et une
belle mort. Film de guerre de bonne facture dans la grande tradition
soviétique, tourné avec des moyens importants et des acteurs corrects. Ils
vont nous en faire combien de temps encore, des comme ça ? Serait temps de
passer à l'Afghanistan, non ? |
Faisons l’amour ! Zaimionmsia lioubouviou de
Denis Evstigneev |
Comédie juvénile et
frénésie sexuelle
Pauvre Tioulen. Les filles de la cité
universitaire où il vit lui filent entre les doigts, et lui lancent avec la
plus cruelle franchise "tu n'es pas excitant !" Faisons l'amour! est
une comédie russe piquante, qui prouve que le cinéma russe a de beau restes
dans la catégorie des films populaires.
Ce n'est ni une incursion voyeuriste
dans la sexualité adolescente à la Hamilton, ni une plate comédie américaine
à la American Pie 2. Pour éviter de tomber dans ce panneau, Denis Evstigneev
a choisi de travailler avec des acteurs visiblement non professionnels. On
sent parfois une gêne dans leur jeu, dont il est difficile de déterminer si
elle est due une direction d'acteur défaillante ou bien si elle représente
la timidité adolescente. Loin des gags lourdingues et des clichés pop corn,
Denis Evstigneev brosse un paysage réaliste de la jeunesse estudiantine
russe.
Certes, l'obchejitie (cité U) dans
laquelle nos personnages évoluent ferait rêver la grande majorité des
étudiants russes, avec notamment des douches qui ressemblent à des douches,
et une salle de sport digne de ce nom. Les chambres pour deux d'étudiants
sont elles parfaitement réalistes, avec leurs papiers peints hideux
recouverts d'un enchevêtrement de posters.
Le film n'est pas exempt de défaut, du
côté du scénario en particulier. La prise de son est du niveau d'un mauvais
téléfilm : presque tout a été fait en studio, ce qui ôte pas mal de piquant
aux dialogues. Une histoire de mafiosi tirée par les cheveux et surtout une
fin navrante de banalité laisse un sentiment mitigé. Comme un parfum de
moralisme soviétique.
Quoiqu'il en soit, la sortie en France
de ce film pourrait déclencher de nombreuses vocations russophones chez les
étudiants français en mal de galipettes. Car on ne peut retirer à ce film
son habileté à montrer que les demoiselles russes ont la cuisse légère. Mais
du Sida, de l'homosexualité et de la drogue, point du tout. Toujours ce
petit parfum soviétique. |
Guerre voina d'Alexeï Balabanov |
Retour du
Film de Propagande
Sorti à la
fin du mois de mars dans les salles moscovites, Voïna (guerre) connaît un
succès public et critique très révélateur de l’état de l’opinion russe à
propos de la guerre en Tchétchénie. Suite... |
Kopeika d'Ivan Dykhovitchny |
La bagnole
à Vissotski
Le dernier
film d’Ivan Dykhovitchny, sur un scénario du romancier Vladimir Sorokine,
filme les portraits de 20 propriétaires successifs d’une voiture chargée de
symboles. Suite... |
Koukouchka d'Alexander Rogojkine |
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Lettres à Elsa de Igor Maslennikov |
L'idiote et l'oligarque
Il manque une case à Elsa. De son luxueux cottage nouveau
riche, elle écrit quotidiennement des lettres à une amie - restée elle
à l'asile. En attendant son mari richissime - qui pourrait être son (grand)
père - elle tue le temps en errant à cheval et en effrayant le voisinage par
sa "naïveté" sans borne. A la mort, violente
évidemment, de ce mari rarement présent, elle se
retrouve à la rue, sans rien. Commence alors une errance dans la
cruelle Russie... trop cruelle en tout cas pour cette
jeune fille rêveuse, charmante, naïve et trop gentille. Tout cela finit
naturellement fort mal...
Un joli film sans prétention, tournée avec une poésie et
une fantaisie typiquement péterbourgeoise. Emouvant, sincère et très bien
interprété. |
Lilya pour toujours de Moundisson |
Pas un vrai film russe, mais joué par des acteurs qui eux, le sont. Tragique
et glauque, le destin d'une jeune fille russe abandonnée par sa mère dans
une cité dortoir pourrave du nord de la Russie. |
Lioubovnik de Fiodor Todorovsky |
Magnifique film sur un homme qui apprend à la mort de sa femme que celle-ci
le trompait depuis longtemps. Il part à la recherche de son amant pour
comprendre pourquoi la femme qu'il a toujours aimé a pu le trahir. Entre eux
débute l'ébauche d'une amitié en fin de compte impossible. Admirablement
servi par deux acteurs russes de premier plan (Oleg Iankovski et XXX)
Lioubovnik |
La Maison des fous Dom durakov d'Andreï Konchalovski |
Konchalovski se penche sur la guerre de Tchétchénie depuis les murs d'un
asile psychiatrique. Probablement le meilleur film russe tourné sur ce sujet
ô combien délicat. |
Métamorphoses
de Valeri Fokine |
une adaptation
plutôt très fidèle - voire littérale - de l'oeuvre de Franz Kafka. |
Motifs Tchekhoviens Tchekhovskie motivy de Kira
Mouratova |
A voir ne serait-ce que pour
l'inénarrable acteur Jean Daniel - un acteur à trogne, comme on dit - et
surtout pour l'interminable mariage orthodoxe où toute la folie
russo-ukrainienne dévale de l'écran. Une galerie de personnages tous plus
déraisonnables les uns que les autres filmés par une cinéaste inventive
jamais en panne d'humour décalé. |
La Roulette du Caucase de Fiodor Popov |
Peine des mères
C'est un des personnages les plus mythique et les plus
détesté de Russie. La belle femme russe qui passe du côté des tchétchènes
pour tirer - en sniper - sur les soldats russes. Mercenaire contrainte de se
battre pour sauver son bébé, elle cherche à s'enfuir avec lui et retourner
en Russie, où elle est recherchée. Elle croise une mère russe à la recherche
de son fils tué... et comprend qu'il est tombé sous ses balles... Un drame
qui finit forcément mal, mais pas aussi stéréotypé qu'on pourrait le
craindre. Le film dépeint la complexité du conflit en même temps que le
courage inégalable des femmes russes d'hier comme d'aujourd'hui. Quelques
maladresses pour ce 1er film de Popov, mais largement compensées par deux
actrices remarquables et un scénario bien ficelé. |
Un Nouveau russe de Pavel Lounguine |
Oligarque séducteur
Lounguine
délaisse les pauvres et les fous pour nous parler d'un phénomène typiquement
russe : les oligarques. Il en fait un film de facture
assez classique mais extrêmement bien construit et monté. Point de
stéréotypes mais une analyse subtile et fort critique envers le Kremlin. Au
point qu'on pourrait y voire une apologie de l'oligarque comme self-made-man
courageux, intelligent et persécuté. En gros c'est l'histoire de
Berezovski (puisque c'est tiré d'une autobiographie de son bras droit), mais
avec une fin à la Khodorkovski, puisque l'oligarque décide de ne pas fuir le
pays. Le rouleau compresseur du Kremlin dans toute sa splendeur, les
politiciens et journalistes véreux... et une belle
histoire d'amour. Avec des acteurs extraordinaires. Machkov n'a jamais aussi
bien joué, tout comme Macha Mironova. Tous les seconds rôles sont
admirables. Un grand film. |
Oumniak de Khotinenko |
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Personnages secondaires de Kira Mouratova |
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Pleine lune d'Igor Miniaïev |
Inceste Tardif et Pénible...
Oôôô que d'hystérie dans ce film pétersbourgeois
désespéré, surjoué et assez chiant en définitive. Un frère revient
tourmenter sa soeur alors que tous deux sont adultes et vaccinés. Le pathos
sert de prétexte à nous asséner des scènes de vie nocturne, insomniaque
pendant les fameuses nuits blanches de Saint-Pétersbourg. La blonde
Tolstoganova - très à la mode
en ce moment, on la
voit partout - joue assez piètrement, pas à l'aise dans un rôle épais comme
une feuille de cigarette à rouler. La scène où elle joue du saxophone à
moitié nue est à
se rouler par terre (c'est d'ailleurs à peu près ce qu'elle fait), et elle doit bien la regretter aujourd'hui. Le
réalisateur n'évite aucun cliché sur sa ville, ni ceux du genre "drame
psychologique", mais ne parvient à pas à nous convaincre ni à nous faire
comprendre ce qui se passe dans les cerveaux enfiévrés du frère et de la
soeur. La fin est ridicule. Notons l'honorable performance de l'acteur
Andreï Kouzitchiov (le frère amoureux), pourtant affublé du rôle le plus improbable. |
Praktika de Alexei Makarov |
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Verglas de Mikhail Brachinski |
Film expérimental gay à moitié réussi
Commençons par ce qui est réussi : la 1ère moitié du film,
filmée de manière extravagante, caméra à l'épaule, son direct, avec un jeu
subtil sur le flou et les couleurs primaires (coucou à Godard). Pour un film
sur les malvoyants, c'était une bonne initiative. La narration est complexe
mais bien construite, sans être démonstrative. L'oeil est captivé par cette
manière de filmer extrêmement subjective sans jamais être pénible. Par
contre la 2ème moitié du film déçoit fortement. Le récit se fait plus
linéaire, la caméra ne fait qu'enregistrer la destruction d'un appartement
de nouveau riche par un micheton enragé par l'inattendue relation
hétérosexuelle de son mec. De l'hystérie pure, mais qui dure beaucoup trop
longtemps et qui reste bien inutile. C'est le 1er film d'un critique du
célèbre hebdo culturel moscovite Afisha. On peut se dire qu'il a voulu en
mettre plein la vue. Attendons le 2ème. |