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La Walkyrie

Richard Wagner

Khovanchtchina

Faust

Le Démon

Turandot

Ivan Soussanine

Kitège

Lulu

Albert Herring

Ernani

Boris Godounov

Fiancailles au couvent

Mme Butterfly

Bolchoi

Stanislav

Novaya

Bolchoi

Bolchoi

Bolchoi

Helikon

Stanislav

Stanislav

Novaya

Stanislav

Stanislav

Direction : Valery Gherghiev

Orchestre et solistes du Mariinski de Saint-Pétersbourg

Détournement du Bolchoï

La légende de la ville invisible de Kitège, dimanche 3 mars, lundi 4 mars

La deuxième soirée présente des caractères similaires : réussite musicale totale et mise en scène en retrait. Le décor d’une simplicité un peu exagérée, limité à une imposante table carrée, se pare tout au plus de quelques tissus et éclairages modulés. La direction des chanteurs fort rudimentaire, n’apporte rien de nouveau à qui connaît déjà le Ring. Peu inspirée, mais exempte de fautes de goût, de grandiloquence dans laquelle les metteurs en scène sombrent trop souvent, cette production ne distrait pas notre attention de l’écoute. Gherghiev défend brillamment le répertoire wagnérien, et rivalise avec les meilleurs chefs de la planète sur ce répertoire. Loin de se laisser emporter par sa fougue, il maîtrise parfaitement la très complexe masse orchestrale. La tempête du prologue a bien fait trembler les murs du Bolchoï et étouffé les sonneries de portables comme prévu. Et, pour citer Woody Allen, la chevauchée des Walkyries n’a pas manqué de nous donner envie d’envahir la Pologne, dans l’autre sens cette fois. Mais sans accent russe. La qualité de la diction germanique est remarquable, quelque chose de tout à fait exceptionnel en Russie où les chanteurs se distinguent rarement dans le soin accordé aux langues étrangères. Wagner ne souffre pas d’approximation quant au verbe, et les chanteurs du Marinsky ont été très bien conseillés. Les autres rôles principaux Hunding, Siegmund, Wotan et Sieglinda sont irréprochables et les autres ne s’en sortent pas trop mal. Toutes les voix sont puissantes et traversent le rideau symphonique sans forcer. Le Siegmund de Victor Loutsiouk est un Heldentenor de la meilleure eau, affligé cependant d’une manie d’attaquer les sons par en dessous d’une façon appuyée. Mais son timbre éclatant l’excuse. Le Bolchoï a donc été très inspirée d’inviter à plusieurs reprise son rival Péterbougeois, et gageons qu’une ardente émulation en résulte.

Emmanuel Grynszpan