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Ernani

Théâtre Musical Stanislavski

 

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Stanislav

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Stanislav

Chef d’orchestre : Wolf Gorelik

Metteur en scène : Alexandre Titel

Décors et Costumes : Vladimir Arefiev

Chef de Chœur : Youri Radichkevitch

 

Ernani : Michael Ouroussov

Don Carlos : Evgueni Polikanin

Don Juiz Gomez De Silva : Alexandre Baskin

Elvira : Irina Arkadeva

Giovanna : Alexandra Fatkina

Don Riccardo : Viktor Moyseïkin

Iago : Dimitri Oulianov

 

Le théâtre musical Stanislavski avait mis la barre très haut l’année dernière avec Les Fiançailles au Couvent et La Chauve-Souris, productions dont les éblouissantes qualités avaient dominé la saison moscovite passée. Ernani ouvre cette saison en retrait sans pour autant décevoir. Principalement à cause d’une mise en scène stéréotypée et statique planté autour d’un décor grandiloquent tournant sur lui-même sans jamais apporter de contraste. Le tout dans une sombre lumière fort adaptée au sujet. Verdi avait renoncé à la pompe des œuvres précédentes et son Ernani nous plonge dans un romantisme des plus torturés, bâtit autour de quatre voix mêlant bel canto à une écriture plus moderne. Les voix compensent heureusement la faiblesse de mise en scène, inhabituelle dans ce théâtre épris de nouveauté. L’orchestre, rompu au répertoire verdien, soutient admirablement un plateau homogène, mais manque un peu d’envergure dans le prologue.

  La direction d’acteur libérale permet surtout d’apprécier l’imagination dramatique des interprètes.

  Ce sont des voix verdiennes et équilibrées, et, une fois n’est pas coutume en Russie, soucieuses d’articuler un italien correct.

  Le soprano d’Irina Arkadeva impressionne par la puissance de sa voix, très nette au-dessus d’un orchestre discipliné qui n’écrase jamais les chanteurs, mais manque un peu de souffle dans les parties héroïques. Les cuivres sont d’une discrétion surprenante

  Le roi Don Carlo bénéficie de l’admirable baryton Evgueni Polikanin. Son timbre vaillant et majestueux convient rôle mais ses aigus perdent un peu de projection et de brillance.

  Le premier trio laisse à désirer lorsque Silva se joint aux amants surpris. Problème de justesse et d’équilibre parfois par la suite. Elvira domine largement ses partenaires dans les ensembles, tandis que Silva et Ernani se laissent recouvrir par l’orchestre. Le Ernani de Oussourov ne manque pas d’envergure, son interprétation tant dramatique que vocale est émouvante. Cependant une émission forcée n’est pas le meilleur moyen d’introduire la rugosité qu’on attend d’un personnage de bandit. Oussourov peine à sortir du personnage de jeune premier. Son « Che mai vegg’io… Infelice » manque de provocation.

  Lorsque Alexandre Baskin (Silva) entre en scène on croit reconnaître Samuel Ramey. La ressemblance physique est frappante mais l’illusion s’efface aussitôt qu’Alexandre Baskin ouvre la bouche. Le timbre sombre et angoissé convient au personnage mais la voix semble légèrement fatiguée et cède face à la puissance de ses partenaires. Toutefois l’air où Silva vient réclamer son du à Ernani marque le point culminant de l’opéra, musicalement et dramatiquement.