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Mme Butterfly

Giacommo Puccini

Stanislavski et Denirovitch-Dantchenko 

Khovanchtchina

Faust

Le Démon

Turandot

Ivan Soussanine

Die Walküre

Kitège

Lulu

Albert Herring

Ernani

Boris Godounov

Fiancailles au couvent

Mme Butterfly

Bolchoi

Stanislav

Novaya

Bolchoi

Bolchoi

Bolchoi

Bolchoi

Helikon

Stanislav

Stanislav

Novaya

Stanislav

Stanislav

 

 

Portée par une mise en scène légère et colorée, la nouvelle production du Stanislavski n’atteint pas le niveau des créations de l’an passé (les Fiançailles au Couvent ou encore la Chauve-Souris), mais ne décevra pas les amateurs de l’œuvre.

 Le décor se situe quelque part entre une boutique Séphora et un minimalisme qu’on croirait inspiré de Robert Wilson. Les costumes fantaisistes d’un Japon imaginaire et facétieux introduisent une légère ironie et une distance par rapport au drame lacrymogène de Puccini. On est loin des japoniaiseries dont on affuble trop souvent cette oeuvre.

La langue italienne est maltraitée comme à l’habitude. Impossible de comprendre un traître mot de la langue de Dante. Certes le livret n’est pas un chef d’œuvre de poésie mais c’est tout de même un comble de devoir lire le surtitrage russe !

Irina Arkadeva campe une Mme butterfly très émouvante, mais au caractère déterminé, aux gestes directs et impulsifs plus russes que japonais. Fort éloigné de la Mme Butterfly soumise, résignée et foncièrement passive que l’on voit partout, et pour cause, puisque Puccini en a fait un archétype de la victime.

 Le chef d’orchestre ne cherche guère à faire ressortir les motifs pseudo japonisants, ce qu’on ne peut pas lui reprocher dans la mesure où ils constituent la partie la moins réussie de la partition.  En revanche, l’orchestre manque singulièrement de finesse et de précision sous la baguette habituellement plus inspirée d’Ara Karapetian. Puccini est tout de même un orfèvre de l’orchestration, sans égal parmi les véristes.

 A moins d’être ému par la voix compressée de l’inamovible ténor Roman Mouravitski, je vous souhaite de tomber sur l’un des deux autres ténors de la distribution. Le registre aigu de Mouravitski possède un je-ne-sais-quoi de turbine de MIG 21 au décollage. Dans la série des paradoxes, pour un officier américain, Mouravitski propose un jeu guindé fort décalé par rapport à l’assurance et la désinvolture du personnage de Pinkerton.

 Fort heureusement, le talent d’Irina Arkadeva comme actrice et comme chanteuse, enjambe le récit à peine mièvre de Puccini pour faire jaillir l’émotion.

 Emmanuel Grynszpan