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Jules César

opéra

Friedrich Haendel

Théâtre Musical de Chambre Boris Pokrovsky

Khovanchtchina

Faust

Le Démon

Turandot

Ivan Soussanine

Die Walküre

Kitège

Lulu

Albert Herring

Ernani

Boris Godounov

Fiancailles au couvent

Mme Butterfly

Bolchoi

Stanislav

Novaya

Bolchoi

Bolchoi

Bolchoi

Bolchoi

Helikon

Stanislav

Stanislav

Novaya

Stanislav

Stanislav

 

 

pour une ville abritant cinq opéras, moscou offre très peu d'opportunités d’écouter des opéras écrits avant 1800. Même la musique de WA Mozart est rare dans des salles aussi réputées que le Bolchoi ou le Helikon. L’exception vient du théâtre musicla de chambre  de Boris Pokrovski, metteur en scène qui a fait une très grande carrière au Bolchoï avant d’en devenir le dissident. Pokrovski tient passionnément à Mozart, dont il a monté tous les opéras, y compris les moins joués. La troupe s’est également aventurée dans un répertoire encore moins joué en Russie, celui de Haendel.

 

La compagnie s’est formée il y a environ 30 ans autour de Boris Pokrovski, longtemps directeur de scène du Bolchoi, afin de représenter des opéras sur une scène plus intime que celle du Bolchoi. Toujours dirigé par Pokrovski, aujourd’hui âgé de 90 ans, et fidèle à ses idées, la compagnie a choisi de représenter l’opéra favori de Haendel « Jules César en Egypte » en Italien.

 

Souvent transporté dans un contexte contemporain par les metteurs en scène occidentaux, Jules César bénéficie avec Pokrovski d’un traitement beaucoup plus traditionnel, c’est à dire des décors et costumes antiques. Surprenant sont les détails très précis et abondants réalisés par Viktor Volsky pour cette production, hormis une pyramide assez incongrue en arrière plan. Les costumes taillés par le frère du décorateur, Rafael Volsky, sont régalement travaillés dans le détails et démarquent nettement les égyptiens des romains.

 

La mise en scène est enjouée, rapide et légère, et sans le moindre cliché. Les chanteurs surmontent les grandes difficulités que présente le chant haendelien mais une décision tout à fait surprenante et impensable en occident embarrasse cette production. Les rôles de Tolomeo et de César, écrits par Haendel pour des voix de femme ou de castrats, sont ici transposés pour voix de barytons. Ces derniers font difficilement face à la très riche ornementation de la partition. Encore plus étonnant est le choix de couper tous les « da capo » afin de gagner du temps. Il est considéré comme plus judicieux, lorsqu’il s’agit de gagner du temps ou de l’efficacité dramatique, de supprimer complètement quelques airs et de garder les aria da capo entiers.

 

Cette production est donc étonnante à plusieurs titre, et l’intérêt de s’y rendre consiste aussi dans le fait qu’on ne risque pas d’entendre un tel Jules César ailleurs.

Emmanuel Grynszpan